Le Sénat italien a adopté ce mercredi un texte de loi controversé renforçant les sanctions pénales contre les participants aux manifestations et élargissant la protection juridique accordée aux forces de l’ordre.
Comme le rapporte Politico, cité par ANN, ce décret sur la sécurité, proposé par le gouvernement de droite dirigé par Giorgia Meloni, a recueilli 109 voix favorables au Sénat, contre 69 oppositions et une abstention. La Chambre des députés s’était prononcée en faveur de cette initiative la semaine dernière.
La loi prévoit un alourdissement des peines pour plusieurs infractions en lien avec les mobilisations sociales, telles que la dégradation de biens ou les sit-in. Elle autorise également les agents des services de renseignement à commettre certains délits sans encourir de poursuites, dès lors qu’ils agissent au nom de la « sécurité nationale ».
Parmi les dispositions les plus controversées figure la création d’un nouveau chef d’inculpation : celui de blessure infligée à un policier dans l’exercice de ses fonctions. Par ailleurs, tout agent mis en cause dans le cadre de ses activités professionnelles pourra bénéficier d’une enveloppe allant jusqu’à 10 000 euros pour couvrir ses frais de justice.
« Avec l’adoption définitive de ce décret sécuritaire, le gouvernement franchit un pas décisif vers une meilleure protection des citoyens, des groupes les plus vulnérables de la population, ainsi que de nos hommes et femmes en uniforme », a déclaré la cheffe du gouvernement, Giorgia Meloni.
Cette initiative législative a provoqué, ces derniers mois, une vague de manifestations à travers le pays. Les ONG de défense des droits humains accusent l’exécutif de criminaliser la dissidence, de restreindre les libertés civiles et de s’en prendre au droit de manifester.
Ce débat intervient dans un climat tendu : l’Italie a récemment critiqué le Conseil de l’Europe, après que celui-ci a dénoncé une politique jugée raciste des forces de l’ordre italiennes à l’encontre des migrants.