Aujourd’hui à Bakou, sous l’organisation de la Communauté de l’Azerbaïdjan occidental, s’est tenue la première journée de la IIe conférence internationale sur le thème « Le droit au retour – promouvoir la justice pour les Azerbaïdjanais expulsés d’Arménie ».
Dans une interview avec GNN, un participant du Kazakhstan, Talgat Kaliyev (directeur de l’Institut de recherche ethno politique appliquée), a déclaré que la conférence est importante non seulement pour l’Azerbaïdjan, mais pour le monde entier, rapporte ANN.
« Dans le contexte d’une xénophobie croissante et de turbulences mondiales, qui conduisent à des divisions ethniques et religieuses, la situation de l’Azerbaïdjan, qui a vécu la douloureuse expérience de l’occupation de ses terres, devient particulièrement pertinente ».
Selon lui, l’Azerbaïdjan recherche activement de nouvelles façons d’intégrer les groupes ethniques, en évitant la discrimination, et vise à créer de nouvelles sociétés et de nouveaux niveaux de vie dans les territoires restitués.
« Il est extrêmement important que l’État, au lieu de se concentrer sur les griefs historiques, se concentre sur l’avenir, créant ainsi une société saine. Ces territoires ont besoin de restauration et de développement, de leur peuplement et de la création d’une nouvelle économie, qui contribuera à leur développement et à leur prospérité ».
Selon l’expert, la reconnaissance et la réalisation d’un juste retour sont utiles non seulement pour l’Azerbaïdjan, mais aussi pour toute la région, car cela donnera un nouvel élan au développement et à l’atteinte d’un niveau plus élevé.
Talgat Kaliyev a également attiré l’attention sur un contexte plus global, rappelant que le Kazakhstan a lancé le processus d’Almaty, qui crée une plateforme pour les négociations de paix entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie. Il a souligné qu’il s’agit du moment le plus important pour tout le Caucase, car la signature d’un traité de paix entre ces pays sera la clé pour normaliser les relations et créer un nouveau modèle de stabilité dans la région.
« Cela contribuera à son tour à accroître le potentiel de transit du Caucase du Sud et servira d’exemple aux autres pays de la région qui pourront se joindre à ce processus », a conclu l’expert.
Valentina Chabert, chercheuse en droit international à l’Université La Sapienza (Italie), a souligné que cette conférence était un événement important. Elle a souligné qu’elle avait eu l’occasion de présenter les perspectives juridiques sur le droit au retour. Selon elle, il est aujourd’hui évident que le droit au retour est avant tout un droit individuel. C’est pourquoi la dimension collective de ce droit est souvent rejetée, car elle pourrait créer des difficultés supplémentaires pour les Azerbaïdjanais expulsés de force d’Arménie.
L’expert estime que les deux pays – l’Arménie et l’Azerbaïdjan – sont intéressés à coopérer sur cette question.
« L’Azerbaïdjan, à son tour, a adopté une position ouverte, offrant aux Arméniens souhaitant se rendre au Karabakh la possibilité de le faire via un portail de visa et même la possibilité d’obtenir un passeport pour ceux qui souhaitent obtenir la citoyenneté azerbaïdjanaise ».
Selon Chabert, cela ouvre de nouvelles perspectives pour une interaction pacifique.
En conclusion, elle a souligné qu’il est également important d’écouter la position des Azerbaïdjanais expulsés d’Arménie afin de prendre en compte toutes les parties dans ce processus.